1889 : le projet d’agrandissement des écoles.


Comme pour le projet de 1842, on retrouve dans les archives de la commune un plan de l'époque qui a été aussi numérisé. Vous pouvez télécharger ce plan ici mais attention tout de même aux internautes qui n'ont pas d'accès Internet en ADSL car ce plan a une taille approximative de 650 Ko.

Vous trouverez également ci-dessous la reproduction d'une carte postale des écoles de Tribehou mais qui n'est pas datée. Elle représente bien ce qui a été défini dans le projet de 1889 et la prise de vue est donc bien postérieure à 1889. La photo a également été prise avant 1939/1940, date à laquelle on a élevé les deux parties basses de l'édifice. Vous pourrez constater sur la photo de l'époque que les écoles étaient déjà électrifiées, ce qui laisse à penser que la photo aurait été prise un peu avant la guere 1939-1945.

Depuis 1883, le Préfet de la Manche attire l’attention du Maire de Tribehou sur la nécessité d’agrandir les écoles. Il précise dans ses correspondances qu’on trouve en moyenne 80 enfants dans chacune des deux classes et qu’il faut des nouvelles classes. Il propose de prolonger la salle de classe des garçons de 4 à 5 mètres vers le cimetière en reculant le pignon ouest puis de diviser chaque salle agrandie en deux salles distinctes. Il propose d’en faire de même pour l’école des filles du côté de la route de Graignes. En 1888, le Préfet évoque vaguement une « dépense modérée de 20 000 Francs ».

Finalement, en 1889 et 57 ans après la construction de la première maison d’école, le Conseil Municipal de Tribehou emmené par son Maire Monsieur Louis Belleux délibère en faveur de l’agrandissement et emprunte sur 30 ans une somme de 18 066 Francs auprès du Crédit Foncier.

Le projet consiste donc à passer de 2 à 4 salles de classe et à aménager les locaux de manière à loger deux personnes supplémentaires (un maître adjoint et une maîtresse adjointe).

On retrouve d’ailleurs dans les Archives de Tribehou un document daté du 31 octobre 1889 rédigé par le Conseil Départemental de l’Enseignement Primaire faisant état de la nomination pour les écoles de Tribehou d’un maître adjoint et d’une maîtresse adjointe.

Le projet de l’architecte Lecomte de Saint-Lô se concrétise en la construction des deux bâtiments d’extrémité existants aujourd’hui.

Les celliers et les latrines de 1849 sont supprimés.

On agrandit la cour et on construit sur le mur du fond des nouveaux celliers, des préaux ouverts et des nouvelles latrines aux extrémités des cours.

A l’époque, l’Education Nationale désigne un inspecteur primaire pour le contrôle et la surveillance des travaux que la commune devra indemniser à hauteur de 60 francs tout comme son architecte d’ailleurs.

Quelques années après, en 1894, et encore une fois à la demande du Préfet, la commune de Tribehou achète une petite parcelle supplémentaire à Madame Veuve Damecour le long de l’extension de l’école des filles pour permettre le « passage d’une voiture afin de pouvoir entrer les grosses provisions ». Le passage d’aujourd’hui permettant aux locataires actuels de rentrer leurs voitures dans la cour est donc un héritage direct des modifications de 1894. Avant l’aménagement de 1894, l’accès à la cour des filles pour les «grosses provisions» ne pouvait se faire que par la cour des garçons à travers l’unique porte percée dans le mur de séparation des deux cours. Le Préfet évoque dans sa lettre adressée au Maire Monsieur Luc Duboscq une « disposition mauvaise qui sera certainement la cause de conflits ».

Enfin, il est probable que, pour construire l’extension de l’école des filles de 1889, la commune ait été obligée d’acheter du terrain à cette même Madame Veuve Damecour.