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Bienvenue à TRIBEHOU

Avant toute chose, si vous voulez faire croire que vous êtes du coin, dites TRIBOU. Cette prononciation n’est pas le fait d’une fâcheuse contraction de la langue française mais tient de l’origine étymologique du mot TRIBEHOU. En effet, TRIBEHOU signifie l’île de Tribot (ou Tribout).

Difficile en quelques mots d’introduction de décrire TRIBEHOU !

Disons que notre commune rurale est encrée dans la partie Sud des marais du Cotentin et du Bessin, que son histoire, son identité et son économie sont intimement liées à la présence du marais et qu’elle conserve un dynamisme que bon nombre de communes rurales de notre taille ont malheureusement perdu : écoles, commerces, petite industrie.


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TRIBEHOU en quelques chiffres.


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Marais à blanc d'eau. Photo prise sur la RD29 entre TRIBEHOU et SAINT-ANDRE DE BOHON

Notre commune au coeur du marais du Cotentin.

Autant ne pas vous le cacher, il arrive en hiver que nous soyons presque encerclés par les eaux ! Rappelez-vous, TRIBEHOU signifie « l’île de Tribot ! Notre commune est délimitée au nord par la Taute, une large rivière qui rejoint la rivière d’Ouve à proximité de Carentan. Le Lozon et la Vanloue longent notre commune par l’Ouest et enfin la Terrette vient grossir la Taute au Nord-Est.

Il arrive que les pluies hivernales fassent déborder les cours d’eau et qu’elles envahissent les zones basses. Le marais est alors à « blanc d’eau » et nous offre de magnifiques paysages lorsque le soleil est de la partie.

La route départementale D29 reliant TRIBEHOU à CARENTAN a été réhaussée en 19xx évitant ainsi définitivement son inondation par la Taute qui draîne à cet endroit les eaux d’un bassin versant de 40 000 hectares. Pour la petite histoire, sachez que le soubassement de la nouvelle route est constitué de pneus usagés qui apportent une élasticité adaptée aux conditions géologiques du marais.

Pas de marais sans navigation sur le marais !

En 1790, 19 Triboudais étaient bateliers sur des embarcations en bois à fond plat : les gabares.

En quittant TRIBEHOU en direction de CARENTAN, vous apercevrez 2 canaux de chaque côté de la route qui furent aménagés pour permettre aux gabares navigant sur la Taute de charger ou décharger leurs marchandises à proximité des premières habitations de TRIBEHOU. Chaque village du marais avait son port et TRIBEHOU n’a pas échappé à la règle.

En poursuivant votre route vers CARENTAN, un pont vous permettra d’enjamber la Taute. Rien de plus banal me direz vous ! Pourtant, c’est bien ce pont (le premier a été construit en 1830) et le développement du transport routier qui ont eu raison de la navigation des gabares sur le marais.

TRIBEHOU témoigne de cette histoire à travers la mise en valeur d’une des dernières gabares de cette époque exposée aujourd’hui sous un abri spécialement aménagé dans le bourg, monté en mâsse et couvert en chaume. Suivez le guide !


Mise au marais de Tribehou

Notre employé communal guide les bovins avant leur baguage. Il devra également pendant la saison veiller à l'entretien des enclos communaux pour éviter que tous ces animaux ne s'aventurent hors de leur territoire de pâture !

Les ressources du marais.

Les marais occupent plus d’un tiers de la surface de la commune de TRIBEHOU.

Leur exploitation a évolué au fil du temps : la fauche remplaçant la pâture, les bovins y sont de moins en moins nombreux et restent davantage « à l’étable ».

Comme bon nombre de communes environnantes, la commune de TRIBEHOU pratique la mise au marais sur une partie des pâturages dont elle est propriétaire. Moyennant un coût à la bête, chaque éleveur peut laisser paître pendant toute la belle saison ses chevaux ou bovins dans le marais.

A cette occasion, une mise au marais (généralement au début du mois d’avril) est orchestrée par le personnel communal qui recense et bague tous les animaux avant leur entrée dans le marais. Les bêtes des éleveurs cohabitent dans les prairies avec pour seul enclos (ou presque !) les haies naturelles, les limes (fossés) ou les rivières. Le baguage des animaux a remplacé le marquage au fer rouge d’autrefois. La commune de Saint-Sauveur le Vicomte est une des seules à maintenir cette tradition du marquage au fer rouge dans la Manche. Je vous invite à visualiser une vidéo très intéressante mise en ligne sur le site Web www.5050.tv.


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Le bâtiment principal est ornée d'une très belle façade qui porte l'année de la création de la coopérative: 1914

Jusqu’en 1999, les éleveurs des environs étaient regroupés à TRIBEHOU en coopérative laitière. Depuis, la coopérative locale a fusionné avec une autre société coopérative : les Maîtres Laitiers du Cotentin. Le site de TRIBEHOU qui emploie une trentaine de personnes produit de la crème fraîche et du beurre d’AOC Isigny : goûtez, vous ne serez pas déçus !

Quelques citations…

"Je boirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin" (Jean Gabin).
"Dans sa volonté de supprimer les intermédiaires, il cherchait le moyen de passer directement du foin au lait sans passer par la vache" (Alphonse Allais).
"Si l'on donnait du café aux vaches, on trairait du café au lait" (Pierre Dac).
"Dieu donne le lait, mais non le seau" (proverbe anglais).
"Ce que beurre et whisky ne peuvent soigner est incurable" (proverbe irlandais).
"Je fais confiance aux électeurs Et j'en profite pour faire mon beurre" (Jacques Dutronc – l’opportuniste).
"Il y a davantage de riches au royaume des cieux que de beurre dans ces choses spongieuses baptisées "sandwiches" vendues dans les gares" (Bruno Masure).

Des cigognes en Normandie !

Depuis une trentaine d’années, les cigognes font la conquête du marais du Cotentin.

En mars 1978, un premier couple a installé son nid à GRAIGNES dans notre commune voisine.

Depuis, le nombre de nids n’a cessé d’augmenter. Ce phénomène trouve peut-être son origine dans le réchauffement climatique. Certaines cigognes et notamment sur la commune de TRIBEHOU, n’éprouvent plus le besoin d’hiverner en Afrique et sont donc devenues sédentaires. Si vous avez l'occasion de vous balader en hiver dans notre marais, vous pourrez alors en apercevoir sur le sol. Pour les autres, un article extrait du bulletin d'information de la commune de Graignes- Mesnil Angot paru en juillet 2008 rapporte que grâce aux balises dont sont équipées certaines cigognes, on constate sur la période récente qu'elles ne franchissent plus le détroit et s'installent pour l'hiver près de Séville au Sud de l'Espagne dans les marais de la vallée du Guadalquivir.

Les cigognes se nourrissent essentiellement de grenouilles et construisent des nids volumineux qu'elles entretiennent tous les ans.

Deux couples de cigognes se sont installées à TRIBEHOU. Un nid est visible aux bouts de la rue de l’Isle derrière. L’autre est situé à Gournay à proximité du "bois du Hommet" sur la départementale D77.

L'activité économique de TRIBEHOU.

Outre l'activité de la laiterie et celles des producteurs de lait installés sur la commune, TRIBEHOU compte une grande entreprise spécialisée dans le bâtiment d'une centaine de personnes. C'est la société TISIN. Comme plusieurs sociétés de la région, cette entreprise a pris son essor après la seconde guerre mondiale lorsqu'il a fallu reconstruire tout ce qui avait été détruit en grande partie par les alliés. C'est l'entreprise TISIN qui a notamment reconstruit les églises toutes proches de SAINT-GEORGES de BOHON et de GRAIGNES.

TRIBEHOU a pu également conserver des commerces. A côté du traditionnel bar / épicerie, on trouve également une boulangerie, une boucherie / charcuterie / traiteur, une crèmerie à la laiterie, un salon de coiffure et un garagiste. Pas mal pour une commune de petite taille comme la notre !

TRIBEHOU a malheureusement perdu son bureau de poste en 2009 ; un « relais commerçant » installé à l'épicerie fournit quelques services postaux.

L'école.

Objet de fierté d'un bon nombre de maires, l'école de TRIBEHOU a fait peau neuve en 2008. Elle accueille dans deux classes les enfants de maternelle et du premier cycle. Tous les enfants du second cycle sont accueillis à l'école de SAINT-GEORGES DE BOHON dans deux classes également.

Vous l'aurez certainement compris, ces deux écoles sont assemblées en RPI (Regroupement Pédagogique Intercommunal) créé en ????. Le village voisin de SAINT-ANDRE DE BOHON est la troisième commune intégrée au regroupement. Le RPI regroupe plus d'une centaine d'enfants.

La gestion des affaires scolaires incombant aux 3 communes est déléguée à un syndicat scolaire représenté par des élus et parents d'élèves des 3 communes (SIVU TRIBEHOU LES BOHONS). Il a été créé par M. Rémi REGNAULT, actuel Maire de TRIBEHOU.

L'habitat.

L'habitat de TRIBEHOU et plus généralement de notre marais est marqué par les constructions en « terre et mâsse ». Ce type de construction ancien est constitué d'un soubassement en pierre (mâsse) sur lequel on a construit des murs en terre. Le tout était coiffé d'un toit en jonc très pentu pour faciliter l'écoulement des eaux de pluie.

Ces constructions étaient réalisées avec les « moyens du bord ». Les soubassements en pierre avaient généralement une hauteur très faible car la pierre dans le marais est inexistante. Seuls les plus riches avaient les moyens de faire venir par gabare ce précieux matériau. Les charpentes d'origine dans ces habitations étaient assez frêles et diformes. A l'inverse, les autres matériaux (terre, paille, foin, jonc, .) étaient abondants.

Aujourd'hui, cet habitat est encore très présent et a évolué dans le temps de plusieurs manières. Ces habitations ont perdu progressivement leur caractère Les toits en jonc ont pratiquement tous disparu. Ils ont été recouverts de tôles galvanisées, de tuiles ou d'ardoises.

Un effet de mode d'après-guerre a également poussé leur propriétaire à recouvrir les murs en terre d'un enduit ciment. Sans qu'on s'en rende vraiment compte, bon nombre de maisons du coin d'apparence « contemporaine » sont en fait de véritables maisons en terre.

Sous l'impulsion de structures comme le Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin ou le CAUE de la Manche (Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement de la Manche), cet habitat est parfois remis en valeur avec des enduits réalisés à la chaux.